L'armoise, plante des femmes par excellence, fut baptisée ainsi dès l'Antiquité en l'honneur de la reine médecin Artémise de Carie.
L'armoise était mentionnée en médecines grecque (Dioscoride, Ier siècle) et arabo-persane (Avicenne, Xe siècle) contre les maux de tête, le rhume, le coryza et pour provoquer ou réguler les règles. Ibn al Baytar (XIIIe siècle) rapporte aussi son usage dans les vertiges et comme vermifuge. Plusieurs espèces d'armoises correspondent probablement à l'armoise des pharmacopées anciennes arabes comme Artemisia herba alba en Afrique du Nord ou Artemisia cina au Moyen-Orient.
Le nom de l'herbe-aux-cent-goûts vient du XIIe siècle. En effet, c'est sainte hildegarde qui recommende de la cuire comme légume; mangée de la sorte, "elle soigne les intestins malades et réchauffe un estomac froid.[...] Cuire de l'armoise soit avec de la viande soir avec de la graisse [à la façon des épinards], ou dans une autre préparation; elle enlève et fait disparaître toute la pourriture accumulée à cause des aliments et des boissons pris auparavant."
Elle aurait servi dès le Moyen-Age à fabriquer de l'encre à écrire de couleur bronze par addition de sels d'alun et de fer.
Au XVIIIe scièle, en Normandie, on l'utilisa pour teindre la laine, en nuances "musc" et "olive". Les colorants de l'armoise sont réputés solides. Hormis quelques autres utilisations dans le Nord de l'Europe, la plante n'a pas retenu l'attention des teinturiers, car elle contenait trop peu de matières colorantes pour être employée avec avantage.
Cazin (XIXe siècle) considère les parties aériennes cmome stimulantes, antispasmodiques et rappelle que la racine est réputée utile dans l'hystérie et l'épilepsie depuis le XVIe siècle. Il préconise le suc d'armoise pour faire venir les règles et lutter contre la chlorose. Fournier (XXe siècle) ajoute une action contre la fièvre et la jaunisse ainsi qu'une stimulation de la diurèse au niveau des reins.